L'ostension
(du latin
ostendere, montrer) désigne dans la liturgie catholique la
présentation des reliques des saints à la vénération des fidèles. La tradition
donne pour origine aux ostensions limousines la guérison, en 994, du mal des
Ardents obtenue par le recours aux reliques, entre autres, celles de saint
Martial, premier évêque et fondateur de l’Église de Limoges au début du IV
e
siècle. Ce mal, dû à la consommation de farine de seigle, parasité par
l'ergot, touche la région ; il
provoque une inflammation des membres
qui peuvent devenir insensibles et se détacher du corps.
A
Limoges, après un jeûne de trois jours ordonné par l’évêque, en présence des
prélats d’Aquitaine, le corps de saint Martial est « levé » de son
tombeau, transporté au Mont Jovis, proche de la ville où il est exposé à la vue et à la vénération
des fidèles. Le 4 décembre, lorsque le corps est replacé dans son tombeau, le
fléau a cessé et sept mille guérisons au moins se seraient produites. Selon Adhémar de Chabannes, en présence du duc d'Aquitaine, l'assemblée impose alors aux seigneurs un serment par lequel ils s'engagent à respecter la paix et la justice.
Par
la suite, les reliques de saint Martial, celles d’autres saints également - Loup, urélien, ses successeurs -, sont
offertes à la vénération, lors de calamités, de la visite de personnages importants.
A partir du XIII
e siècle, l’habitude est progressivement prise de
proposer à la vénération des fidèles le chef de l’Apôtre d’Aquitaine, sans
motif exceptionnel, mais pour répondre à leur besoin de dévotion. Au début du
XVI
e siècle, le rythme des ostensions devient régulier, c'est à
dire septennal, ce qui donne à ces
manifestations, longtemps attendues, une importance et un éclat particuliers.
Régulièrement
célébrées depuis, sauf en 1799, celles-ci sont organisées, depuis le XIXe
siècle, conjointement par le clergé et les confréries. Elles sont ouvertes à
Limoges le dimanche de Quasimodo par la reconnaissance des chefs des premiers
évêques et une procession rassemblant les reliques de l'ensemble des paroisses
ostensionnaires.
Paul D'Hollander Archiviste de la Grande Confrérie de Saint-Martial